Arrivée d'un homme à Pétraxe.

C.L.S.S se réveillait d'une très longue nuit, mouvementée et agitée, presque interminable. Elle aurait pu durer six mois dans ses songes qu'elle aurait durée une poignée d'heures.

À son réveil, il était trempé, mais il n'y avait rien de rafraîchissant, comme ces douches de pluie qu'on prend de bonne volonté les jours caniculaires. Non, il n'y avait là que sueur, celle qui colle à la peau et aux vêtements, tiède et désagréable. Et le souffle glacial de la nuit n'arrangeait rien à ces étranges sensations. Toutefois, son réveil fut lent, peut être plusieurs dizaines de minutes, peut être une heure. Pendant cet atterrissage l'individu pouvait encore confondre rêve et réalité, images surnaturelles et chuchotement venus d'ailleurs. Ces paupières peinaient à se lever comme deux immenses rochers, son corps faisait des va et vient, des efforts perçus considérables pendant sa phase de réveil.

Enfin parfaitement lucide et conscient, l'homme se leva subitement en identifiant la silhouette dans l'angle de la maison, maison qu'il n'avait pas encore eu le temps d'examiner. Il faut dire que la nuit était encore sombre et que l'observation se remplaçait très vite à l'imagination dans ce genre de situations.

Après un long silence, C.L osait enfin prendre la parole, non sans quelque crainte, avec cette voix encore barbouillée et monocorde du réveil.
” Qui... Qui va là ? Où sommes nous ? ”
C.L plissait les yeux en tentant de mettre des mots sur ce qu'il avait en face de lui. Il se rappelait maintenant dans quel monde il était, un univers dangereux et résolument étrange à chaque instant. Il espérait pouvoir initier la conversation et ne pas avoir à prendre ses jambes à son cou, encore peu rétabli de ses aventures oniriques.

Il n'y eut aucune réponse. L'autre semblait bien endormi, du sommeil du bienheureux; paisible. Il n'y eut même pas un ronflement.
C.L.S.S. constata qu'ils se trouvaient à même le sol, pas même une paillasse comme lit. Pas étonnant qu'il aie si mal dormi, en contraste avec l'autre individu qui ne semblait nullement gêné.
Dans un autre angle, un sac à dos qui semblait chargé de quelques affaires.